En se passant d’un promoteur et donc de sa marge, ces constructions reviennent en règle générale 5 à 15% moins cher que du neuf classique. Mais alors que les promoteurs livrent leurs immeubles clés en main, il faut consacrer beaucoup de temps et d’énergie avant de voir un projet d’ habitat participatif sortir de terre. Les projets se mènent sur plusieurs années, entre 3 et 5 ans en moyenne. La phase de conception est souvent la plus difficile et la plus longue, le groupe devant se mettre d’accord sur une vision, une architecture, et ce en fonction des ressources de chacun. Reste encore à trouver le terrain, ce qui n’est pas une mince affaire lorsque l’on est en concurrence avec des promoteurs immobiliers plus rapides et plus puissants financièrement. Heureusement certaines parcelles restent accessibles car délaissées par les promoteurs qui les estiment trop petites pour leur être rentables.
Raisonnant sur le long terme, ces lieux de vie sont souvent très qualitatifs et font la part belle aux économies d’énergie (beaucoup sont d’ailleurs équipés de leurs propres panneaux solaires).
Définitivement dans l’air du temps puisqu’il s’agit une fois encore de supprimer un intermédiaire, l’ habitat participatif répond à une multitude de problématiques. Chacun peut y trouver son compte: le sénior ne voulant pas rester isolé, le primo-accédant à la recherche d’un cadre de vie convivial et abordable, ou tout simplement le citadin souhaitant vivre d’une manière plus raisonnée. Pour certains, l’ habitat participatif serait même la solution idéale pour mettre un terme à la crise du logement puisqu’il supprimerait de fait toute spéculation immobilière.
Ce qui est sûr, c’est que loin des immeubles neufs stéréotypés et souvent identiques, l’ habitat participatif nous permet de reprendre la main sur nos lieux et nos modes de vie.
Par Céline Beaufils