Pour ce faire, au lieu de recourir aux subventions publiques, 5 millions de livres ont été levées auprès de 17 investisseurs. Un objectif a été fixé: diminuer la récidive de 7,5%. Le gouvernement s’est alors engagé à rembourser (avec intérêt) les investisseurs à condition que l’objectif soit atteint. Une prime à la réussite est même prévue si l’objectif est dépassé.
Voilà comment fonctionnent les Social Impact Bonds: ils font peser le risque financier sur les investisseurs et non plus sur l’Etat. Seuls les projets qui fonctionnent sont donc pris en charge par la collectivité. Une obligation de réussite qui ne peut être que vertueuse. L’Australie, le Canada, le Portugal, l’Allemagne et d’autres utilisent déjà cet outil pour financer des causes telles que la réinsertion professionnelles, le surendettement ou la formation par exemple.
En 2014, le taux de récidive de la prison de Peterborough avait diminué de 8,4%. Dans l’histoire, tout le monde est content: les anciens détenus, les associations, les investisseurs, le gouvernement et la collectivité. Un système gagnant-gagnant que la France s’apprête enfin à expérimenter et qui soulagera les acteurs sociaux en mal de financement. L’appel à projets récemment lancé par la Secrétaire d’Etat a d’ailleurs déjà reçu de nombreuses candidatures.
Voilà qui ouvre un nouveau débat, l’Etat est-il en train de se faire uberiser ? L’affaire est à suivre !
Par Céline Beaufils