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Le nouveau nomadisme digital

Le stade ultime de la liberté… C’est ainsi que les adeptes du nomadisme digital qualifient leur choix de vie. Et ils sont de plus en plus nombreux à partir, la fleur au fusil et le Mac sous le bras, travailler pour quelques semaines ou plusieurs mois dans des lieux paradisiaques que nous, pauvres sédentaires, pensions réservés au farniente et aux vacances. Le OuiShare Fest a été l’occasion de rencontrer plusieurs de ces nomades des temps modernes, un partage d’expérience franc et réaliste, loin des images d’Épinal. 

L’émergence d’un nouveau mode de vie

Nous le savons, le monde professionnel est à l’aube d’une grande révolution. Entre la soif d’indépendance, le rejet des « bullshit jobs » et l’envie de toujours moins de hiérarchie, de plus en plus d’actifs quittent leur emploi « conventionnel » pour gagner en liberté et devenir les seuls maitres de leur vie.

Signe des temps, de plus en plus d’infrastructures se développent de par le monde pour accueillir cette nouvelle population. A côté des espaces de co-working s’installent des maisons en co-living qui hébergent ces entrepreneurs globe-trotteurs. L’entreprise Roam a ainsi ouvert une première maison à Bali, une seconde à Miami et deux autres verront bientôt le jour à Madrid et Buenos Aires. Toutes sont destinées aux travailleurs exilés et les accueillent à la semaine ou au mois.

Les fondateurs de la Mutinerie, l’un des premiers espaces de coworking parisiens ont également crée le copass, un abonnement qui donne accès à plus de 500 coworkings partout dans le monde.

Beaucoup des nomades actuels travaillent à leur compte, le plus souvent dans des activités online (développement de site, rédaction…). Ils possèdent déjà une bonne base de clients dans leur pays d’origine et sont ainsi assurés d’un bon « fond de roulement ». Les puristes du nomadisme digital passent la grande majorité de l’année à l’étranger, passant de l’Asie à l’Amérique au gré de leurs envies. S’ils peuvent financièrement se permettre une telle vie, c’est parce qu’ils n’ont aucune charge dans leur pays d’origine (pas de location d’appartement, aucun abonnement téléphonique ou autre). Bref, ils sont vraiment libres comme l’air. Et finalement louer une petite maison à Bali doit revenir beaucoup moins cher qu’en Europe.

Un cadre de vie idyllique, une indépendance totale, voilà qui fait rêver, mais qui peut également faire peur. Diantre, l’humain n’a-t-il pas besoin d’un minimum de routine ? Si, mais ce n’est pas incompatible avec une telle vie. C’est ce que nous expliquait Marcus, qui a organisé une succession de rituels qu’il suit à la lettre tous les matins, où qu’il se trouve. Restent encore à régler tous les problèmes administratifs quand on a ni domicile ni pays fixe (où payer ses impôts, comment s’assurer, comment gérer la scolarité des enfants…). Mais les nouveaux nomades semblent former un réseau très solidaire et s’échangent volontiers tuyaux et astuces. 

Tous des nomades potentiels

Jusqu’à présent réservé à quelques « happy few », le nomadisme digital est en pleine expansion. Nul besoin de passer sa vie par monts et par vaux, quelques mois ou quelques semaines par an peuvent suffire. Il est tout à fait envisageable de devenir nomade digital à temps partiel! Partir travailler une semaine en Thaïlande, en Grèce ou à San Francisco pour trouver de nouvelles inspirations, rencontrer de nouvelles têtes et inventer une nouvelle façon de travailler, voilà qui peut s’avérer salutaire pour les citadins stressés que nous sommes parfois. Certains considèrent ainsi le nomadisme digital comme l’avenir des incentives et autres séminaires: partir travailler entre collègues dans un coin paradisiaque au lieu d’enchainer les jeux de piste ou autres activités destinées à la construction parfois forcée d’un esprit d’équipe. Un simple changement de cadre pourrait permettre de créer des liens de manière un peu plus naturelle.

Bref, que nous soyons salariés ou indépendants, nous serons bientôt tous concernés par le nomadisme digital. Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous au prochain DNX (Digital Nomad Conference), la dernière édition a eu lieu en mars en Thaïlande. Parce qu’au final, du rêve à la réalité, il n’y a qu’un billet d’avion à acheter !

Par Céline Beaufils 

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