Nous le savons, le monde professionnel est à l’aube d’une grande révolution. Entre la soif d’indépendance, le rejet des « bullshit jobs » et l’envie de toujours moins de hiérarchie, de plus en plus d’actifs quittent leur emploi « conventionnel » pour gagner en liberté et devenir les seuls maitres de leur vie.
Signe des temps, de plus en plus d’infrastructures se développent de par le monde pour accueillir cette nouvelle population. A côté des espaces de co-working s’installent des maisons en co-living qui hébergent ces entrepreneurs globe-trotteurs. L’entreprise Roam a ainsi ouvert une première maison à Bali, une seconde à Miami et deux autres verront bientôt le jour à Madrid et Buenos Aires. Toutes sont destinées aux travailleurs exilés et les accueillent à la semaine ou au mois.
Les fondateurs de la Mutinerie, l’un des premiers espaces de coworking parisiens ont également crée le copass, un abonnement qui donne accès à plus de 500 coworkings partout dans le monde.
Beaucoup des nomades actuels travaillent à leur compte, le plus souvent dans des activités online (développement de site, rédaction…). Ils possèdent déjà une bonne base de clients dans leur pays d’origine et sont ainsi assurés d’un bon « fond de roulement ». Les puristes du nomadisme digital passent la grande majorité de l’année à l’étranger, passant de l’Asie à l’Amérique au gré de leurs envies. S’ils peuvent financièrement se permettre une telle vie, c’est parce qu’ils n’ont aucune charge dans leur pays d’origine (pas de location d’appartement, aucun abonnement téléphonique ou autre). Bref, ils sont vraiment libres comme l’air. Et finalement louer une petite maison à Bali doit revenir beaucoup moins cher qu’en Europe.
Un cadre de vie idyllique, une indépendance totale, voilà qui fait rêver, mais qui peut également faire peur. Diantre, l’humain n’a-t-il pas besoin d’un minimum de routine ? Si, mais ce n’est pas incompatible avec une telle vie. C’est ce que nous expliquait Marcus, qui a organisé une succession de rituels qu’il suit à la lettre tous les matins, où qu’il se trouve. Restent encore à régler tous les problèmes administratifs quand on a ni domicile ni pays fixe (où payer ses impôts, comment s’assurer, comment gérer la scolarité des enfants…). Mais les nouveaux nomades semblent former un réseau très solidaire et s’échangent volontiers tuyaux et astuces.