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Zero Waste? Yes we can!

Pour manger un biscuit, il faut souvent en passer par l’épreuve des poupées russes: on ouvre un premier emballage, le carton, puis un deuxième, le plastique, puis au fond du troisième, la barquette plastique, on arrive enfin au saint graal: le biscuit! Alléluia et bon appétit! Ne parlons pas des paquets de céréales doublement emballés, des yaourts, toujours dans des pots individuels, des compotes en gourdes « théoriquement recyclables mais en fait pas vraiment »… Bref, nos poubelles, nos décharges et nos incinérateurs débordent… C’est en partant de ce constat qu’est née la démarche Zero Waste. « Zero Waste » pour zéro déchet et zéro gaspillage. Confidentielle à son lancement il y a une trentaine d’années, cette démarche prend désormais une ampleur mondiale. Notre société de consommation serait-elle en train de se remettre en question? 

La philosophie Zero Waste

Le principe de la démarche est simple. C’est celui de l’économie circulaire: rien ne se perd tout se transforme. Pour se faire, l’association Zero Waste France a fixé 3 objectifs. Le 1er: produire et consommer « sobrement ». Il s’agit d’optimiser nos modes de production pour limiter l’utilisation d’énergie et de matières premières. A l’échelle d’un individu, cela consiste à consommer de manière raisonnée, à sortir de cette logique d’accumulation et à avoir le réflexe de réparer plutôt que de remplacer.

Ce qui nous amène au 2ème objectif: optimiser et allonger l’usage. Il faut évidemment en finir avec l’obsolescence programmée. Mais il faut aussi arrêter de consommer du «jetable», développer le partage, la location. Bref, arrêter de penser que la seule solution pour consommer c’est d’acheter.

Enfin, le dernier objectif est de préserver la matière. Que ce soit par le compost ou le recyclage, le but est de trier et de ré-utiliser. Nos poubelles ne doivent plus être considérées comme des déchets mais comme des sources de matières. 

Une opportunité économique autant qu’écologique

La ville qui prouve au monde qu’il est vraiment possible de ne plus rien gaspiller, c’est San Francisco. En 10 ans elle a réussi la prouesse de faire adopter la démarche Zero Waste à ses 850 000 habitants. Le résultat: 80% de ses déchets sont recyclés et l’objectif est fixé à 100% pour 2020. La quantité de déchets produits par habitant a parallèlement baissé de 39%.

La démarche n’est pas uniquement écolo. Elle est aussi pourvoyeuse d’emplois et créatrice de valeurs. Le centre de tri et de recyclage de la ville a ainsi embauché 178 personnes. Rémunérés entre 40 000 et 80 000 $ par ans, les employés sont tous originaires des quartiers défavorisés avoisinant le site.

Les déchets organiques sont naturellement transformés en compost revendu aux agriculteurs régionaux. Une opération qui fait d’une pierre deux coups. La ville gagne de l’argent avec ses déchets et encourage développe l’agriculture bio en proposant une alternative naturelle aux engrais chimiques. Les verres et les canettes sont envoyés dans une fonderie pour vivre une nouvelle vie et tous les cartons voyagent jusqu’en Asie, dans des usines d’emballage. C’est donc toute une économie qui s’est mise en place autour des déchets et de leur recyclage.

Certaines marques accompagnent le mouvement. C’est notamment le cas d’H&M qui offre des bons d’achat contre de vieux textiles, vêtements ou autres, destinés à être jetés. D’autres en font un business. Gazelle par exemple rachète les smartphones, tablettes et autres appareils électroniques qu’ils soient en bon état ou non. Elle les répare puis les revend.

En France, une ville s’est lancée dans l’aventure Zero Waste: Roubaix. Depuis un an, elle sensibilise et forme ses concitoyens. La ville s’est fixée pour objectif de réduire ses déchets résiduels de 30% et d’atteindre un taux de recyclage de 40% en 3 ans. Et dans 10 ans le but est de parvenir à 80% de remplissage. Ailleurs dans le pays, d’autres initiatives du même genre voient le jour. La preuve, une fois encore, que les choses peuvent aller dans le bon sens ! 

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